Prendre le train, c’est toute une aventure. Surtout à partir d’Howrah Junction, la gare de Calcutta. Comme c’est écrit dans mon guide : « bonne chance ! ». Sauf si pour éviter de prendre un mauvais train, vous faites appel à un porteur, reconnaissable à son habit rouge et à son art de porter les bagages sur la tête. Il vous emmènera jusqu’à votre place. Voir un homme porter ainsi un sac de 15 kilos à votre place a de quoi être gênant mais 1. vous le faites travailler et 2. Il connaît la gare et tous les trains et pas vous. La gare de Calcutta est comme le reste de la ville, complexe et bruyante. L’activité humaine y est incommensurable et elle peut faire peur mais bon, rien d’insurmontable. Une fois dans le train, assis à la bonne place, il suffit d’attendre que le train démarre et vous emporte à destination avec patience en regardant le paysage.

Il y a différentes catégories de places dans les trains indiens. Du banc en bois à la couchette en wagon climatisé. Etant donné que le train est lent (plus de 7 heures pour faire 450 kilomètres), je recommande la couchette climatisée car on peut s’y installer et dormir. Cela dit, les autres catégories se tentent aussi, surtout quand on est plus voyageur que touriste… Je débarque à Gaya Junction en milieu d’après-midi, aussi au milieu des vaches qui se baladent sur le quai, attendant peut-être leur train… Ma destination est Bodh-Gayâ à une quinzaine de kilomètres de là. Je prends le premier taxi qui se propose et tant pis si la somme qu’il me demande est trois fois le prix normal. Il me laisse devant le Vihar, un hôtel d’état dans un sale état… La chambre est décatie à souhait, les fourmis ont la taille d’une phalange et semblent beaucoup s’y plaire. Je dépose mes affaires et ressors aussitôt. Bodh-Gayâ est la ville dans laquelle Siddhârta est devenu Bouddha en atteignant l’illumination. Chaque année le Dalaï Lama vient y faire un tour mais je ne le vois pas. Pas sûr qu’aujourd’hui Siddhârta retente le coup dans le coin. Seuls les temples valent la peine de se déplacer car la petite ville est très sale et à la nuit tombée (18h00), marcher dans la rue (si on peut appeler ça une rue), c’est risquer sa vie : aucun éclairage public et tous les véhicules qui foncent, certains sans lumières… Plusieurs fois j’ai senti le souffle d’une voiture passant trop près de moi. A 18h30, j’échoue dans un restaurant thaï qui passe en boucle les trois mêmes chansons de Bryan Adams… La déprime n’est plus très loin…
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