J’ai vu les flammes. J’ai vu les corps brûler. Les corps des morts que l’on brûle pour que les cendres soient jetés dans le fleuve. J’ai entendu les hommes chanter et les prêtres ont officié. La nuit, quand la lumière du feu, sur les Ghâts, éclaire les bateaux et les yeux des familles des défunts. J’ai senti les souffles se mélanger, ceux de la mort et ceux de la vie dans le calme des funérailles hindoues. Sous moi l’eau du Gange apportait toute sa force, cette force que les hommes viennent prendre en s’y baignant, en la buvant.

Sur une barque de (mauvaise) fortune j’ai participé par la présence aux cérémonies mortuaires. J’ai communié avec les morts et sous un ciel de nuit sans étoile, je suis resté paisible face à la fin de tout. A Vârânasî les morts viennent achever leur chemin et aujourd’hui, ce soir, j’étais là aussi, pour les accompagner, près du feu et de l’eau, face aux flammes et sur le fleuve. Le fleuve de vie et le fleuve de mort, le Gange.
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