lundi 7 novembre 2011

Mercredi 12 octobre 2011

Scènes de rue à Bombay. Un bœuf malingre tire une carriole au milieu des voitures et de la poussière. Un homme malingre tire une carriole au milieu des voitures et de la poussière. Une femme assise par terre derrière une balance propose aux passants de se poser moyennant finances. Un tout petit, deux ans au plus, tenant à peine debout, patauge allègrement, tout nu, dans le caniveau. Une femme sur la voie rapide balaie la chaussée en évitant les voitures. Deux femmes accroupies dans le jardin du musée national retirent les mauvaises herbes, à la main. Un taxi dans lequel j’ai pris place fonce dans la circulation comme s’il participait au rallye de Monte Carlo, évitant les accidents de justesse ou par miracle ou bien les deux.


Ce matin je quitte Mumbai pour Kolkata, autrement dit Calcutta. En train il faut plus de 24 heures mais en avion 2 heures et demi suffisent. Je prends l’avion. A peine débarqué dans la ville de Mère Térésa et Satyajit Ray, je me retrouve encore dans un taxi de la mort qui transforme une route à 2 voies en autoroute à 3 voies, sans connaître exactement l’adresse où je veux qu’il me dépose. Le ciel est d’un gris de cendres et l’air semble si chargé en pollution. Le taxi passe par des quartiers hallucinants, petites rues défoncées, vaches en liberté, hommes tirant d’autres hommes sur des chars à bras, hommes mutilés, femmes d’une beauté à couper le souffle d’un marathonien… On trouve finalement l’Embassy Building, grâce au GPS naturel : les yeux et je laisse mon chauffeur suicidaire et dévot (car bien sûr il a profité de certains arrêts pour prier Shiva ou Vishnou, quand on conduit comme lui, vaut mieux mettre toutes les chances de son côté).


Ritwick est déjà là. Il travaille pour Calcutta Walks, une entreprise qui propose de visiter la ville autrement et d’être hébergé chez l’habitant. Je vais passer les quatre prochaines nuits chez Madame Thavrani qui outre son activité d’accueil des voyageurs craintifs, tient une agence matrimoniale et enseigne l’anglais. Elle a un grand appartement au centre ville et chaque mercredi soir s’y tient une cérémonie religieuse pendant laquelle on chante et on danse. Ce soir c’est mercredi et je suis vraiment dans un monde différent du mien. Ritwick a la trentaine, une moustache à la Burt Reynolds, pour le reste, c’est Harry Potter, indien. Il m’emmène faire un tour dans la ville où il est né, m’expliquant les endroits devant lesquels on passe, les plats préparés dans la rue, les restaurants les plus intéressants. C’est la nuit, je traverse un bout de Park Street, dîne au Blue Sky Café d’un merveilleux poulet tikka et rentre à pied chez Madame Thavrani. Demain Ritwick me fait visiter sa ville, ça devrait durer 7 ou 8 heures. Les vacances quoi !


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