Le soleil se lève au-dessus du Taj Mahal. Immense mausolée de marbre blanc qui s’offre aux regards de ses visiteurs. Chaque jour (sauf le vendredi) ils sont des milliers à venir le voir, à marcher autour de lui, à se promener dans ses jardins aérés. Ils lèvent les yeux et sourient. Ils sourient de la chance qu’ils ont d’être là, pour toucher son marbre et profiter de lui. Je fais partie des chanceux car ce matin j’ai vu. J’ai levé les yeux sur le Taj Mahal, j’ai tourné autour de lui, j’ai marché dans ses jardins aérés et j’ai touché son marbre blanc. 2 heures de regards langoureux, d’œillades pour ce temple érigé en souvenir de la femme aimée et trop tôt disparue. En partant j’ai lancé un dernier regard, celui du souvenir, celui dont l’image restera au cœur et à la tête. Peut-être reviendrai-je mais si je ne reviens pas, je ne t’oublierai jamais. Et demain matin, au lever du soleil, d’autres viendront pour te voir et t’emporter avec eux. Pour toujours.

Je quitte Agra pour Bharatpur. Passage par Fatehpur Sikri et son palais. Un faux guide veut me vendre d’horribles objets en marbre. Agacé, je pars.
A Bharatpur, Vivek me présente son ami Arvind, un jeune homme parlant un bon français appris à l’Alliance Française de Pondichéry. Il est naturaliste et travaille au parc national Keoladeo. Ce parc est connu des passionnés d’oiseaux. Ils viennent du monde entier pour admirer, étudier et photographier près de 400 espèces différentes, migrantes ou sédentaires, mais aussi les tortues géantes, les antilopes, cerfs, chacals, pythons et autres animaux vivant libres et protégés. Je reste l’après-midi à suivre Arvind m’expliquant les comportements des oiseaux qui nous font l’honneur de se montrer.

Je photographie beaucoup mais j’écoute et regarde encore plus. Marcher dans une nature presque sauvage est reposant après tant de jours dans l’urbanité indienne. La nuit remplace le jour et je regarde le soleil, devenu orange, disparaître jusqu’à demain. Arvind et Vivek vont au temple et je les accompagne. Je les regarde prier Vishnou, Shiva et d’autres divinités d’une religion hindoue que je connais mal. La ferveur religieuse est impressionnante et elle intègre tous les rangs de la société. Ce pays si souvent dominé dans son histoire par d’autres peuples et croyances, n’a jamais renoncé à ses origines cultuelles. Pour finir la journée, Arvind m’entraîne au marché de Bharatpur. Une grande fête se prépare (Diwali) et l’on vient acheter de nouveaux vêtements ou de quoi décorer sa maison. Quant à moi, je retourne dans ma chambre d’hôtel avec dans la tête plein d’images d’une journée d’une grande richesse.
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