mardi 8 novembre 2011

Jeudi 13 octobre 2011

Calcutta. Aujourd’hui dans un temple un prêtre a demandé pour moi la protection de Kali à qui la ville doit son nom. C’est l’une des terribles activités auxquelles Ritwick m’a soumis au long de cette journée incroyable. Première étape : le temple. L’hibiscus est partout, c’est la fleur que l’on offre à Kali et je ne suis pas le seul à vouloir la protection de la déesse. Il faut voir la ferveur avec laquelle les croyants de tous âges viennent demander son soutien. Dans l’enceinte du temple, je vois un homme déposer des pièces près d’un feu où l’on sacrifie des chèvres noires. Juste à côté un autre homme décharné et presque nu, allongé sur le sol dans une position qui rend son corps tordu, semble dormir paisiblement. Plus loin deux femmes devisent calmement alors que dans un renfoncement bien sombre un homme entretient un feu et se tournant vers moi, me sourit. Je dépose à mon tour des pétales d’hibiscus sur la statue de la déesse tandis que le prêtre attache à mon poignet droit un fil de coton rouge et me passe sur le front un peu de couleur.


Fort de la protection de la déesse je poursuis avec Ritwick qui m’emmène dans le centre de la ville, celle qui conserve les monuments et bâtiments du temps de la domination britannique : Victoria Memorial, High Cour of justice, Town Hall (devenu un petit musée sur l’histoire de Calcutta avec des minis sons et lumières kitchissimes). Ritwick en profite pour me donner un cours d’histoire : les Anglais, les Indiens, les grandes figures de la politique et des arts (Tagore, Ray). Pour respirer on se pose au bord du Gange. Je vois des hommes et des femmes rendre hommage aux disparus, un des hommes s’est rasé le crâne et devra porter du blanc plusieurs jours. Juste au dessus du fleuve, un train datant probablement des années 50 (1850 ou 1950…) passe lentement. La chaleur est écrasante alors retour dans le quartier juridique pour un encas chez Mongini’s. Le nom est plutôt italien mais les pâtisseries son indiennes et recommandables. On part digérer le déjeuner dans les jardins de la Saint John Church, église anglicane fondée bien avant ma naissance. Lieu tranquille au milieu d’une ville hallucinante. Début d’après-midi, retour au bord du fleuve pour un aller-retour rapide sur l’embarcadère qui en assure la traversée. Ritwick veut me montrer les ateliers des faiseurs de statues de divinités hindoues. Ils travaillent la paille et l’argile dans des cabanes en bois dans lesquelles ils vivent aussi. Des statues il y en a partout, de toutes les tailles avec plein de bras, beaucoup de bras. Fin d’après-midi, on passe prendre un café à l’Indian Coffee House dans le quartier universitaire. Une grande salle ancienne où des serveurs portant des costumes traditionnels (dont un chapeau bizarre, qui m’irait pas mal à Paris) apportent une petite tasse de café à 10 roupies. On peut aussi y manger mais faut avoir vraiment faim. L’Indian Coffee House est au milieu de dizaines de boutiques, books store proposant des milliers de livres aux étudiants qui pullulent par ici. Pour finir la journée, Ritwick me propose d’aller voir un temple Jaïn. Let’s go my friend. Comment dire ? Le temple est une merveille à la décoration très chargée. Là encore la ferveur des fidèles et la force du leur foi sont impressionnantes. Les Jaïns ont des principes assez stricts : certains pour être sûr ne n’avaler aucun insecte (car tout être vivant a une âme), porte des tissus autour de la bouche. Quelle journée ! J’ai encore assisté à des scènes de rue incroyables, toutes ces choses qu’il me faudra assimiler avec le temps. Quel pays. Où suis-je ? Ai-je vraiment vu tout ça ? Probablement. Ouais. Je ne sais plus trop.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire